Je voulais passer un ou deux jours à Banff, dans les Rocheuses, avant calgary. Ca n’avait pas pu se faire pendant mon wwoof. Du coup, nous sommes parties une journée plus tôt. Nous étions à la frontière avec le parc Yoho connu ici pour ces hauts sommets, 28 pics de plus de 3000m. Nous n’avions pas pris le temps de le visiter. Nous nous y arrêtons : Takakkaw falls. C’est l’une des plus hautes chutes d’eau du pays (254m).
Yoho Park |
Takakkaw Falls |
Il est apparemment possible de s’approcher plus près de la chute, mais, même de là où nous étions, nous pouvions sentir quelques embruns. C’est la 1ère vrai route de montagne que j’emprunte depuis que je suis dans les Rocheuses (un peu plus étroite et en épingle). C’est parce que les routes d’accès sont des « autoroutes » qu’il y a tant de monde partout !
Après cet arrêt dans le parc Yoho, nous partons pour notre destination du jour : Banff.
Banff ressemble un peu à Jasper. C’est toutefois plus grand et plus riche. Plus de magasins de marques, « magasins à touristes » aussi. Le stationnement est payant partout !
Banff possède ses sources chaudes. On se relaxera une autre fois !
Visite de la ville puis direction « le Château » et la rivière Bow.
Bow River |
La rivière et sa chute d’eau se situent juste à l’arrière du Château de Banff, en contre bas. Au milieu du terrain de golf. Ce qu’on appelle les châteaux un peu partout dans les lieux touristiques, ce sont de très gros hôtels luxueux.
J’avais réservé dans une auberge à Canmore village proche de Banff, car beaucoup moins cher ! Banff est la station riche et touristique du coin et Canmore, la ville où vivent les gens qui travaillent à Banff. La ville en elle-même est beaucoup moins jolie, mais pour faire ses courses, c’est moins cher.
A Canmore, j’aurai la grande surprise de revoir Ling que j’avais rencontrée un an auparavant à Qualicum Beach dans la ferme d’alpagas. C’est elle qui m’a interpellée, car elle m’avait reconnu. Elle a énormément changé en un an ! Nous avons passé la soirée à discuter de nos expériences respectives au Canada. Elle a, comme moi, fini son permis vacances travail et a prolongé avec un visa touristique.
Finalement, le Canada n’est pas si grand !
Le lendemain, les choses sérieuses commencent ! Nous entamons la traversée du pays, un peu plus de 3 300km à parcourir.
Samedi 7 juillet, c’est parti ! Nous démarrons avec le soleil et celui-ci ne nous quittera pas tout le long des 3300km. On va vraiment sentir passer la chaleur, ma p’tite voiture n’ayant pas de clim !
Canmore, direction Calgary, nous quittons les Rocheuses. Après les hauts sommets, le paysage laisse rapidement la place à de petites collines, puis ce sera le plat ou presque les jours suivants.
Nous ferons une petite pause shopping dans les banlieues de Calgary.
La Stampede (rodéo) de Calgary bat encore son plein. C’est la plus grosse du Canada. Sentiment partagé entre l’envie de voir une partie de la culture nord américaine : rodéo à cheval ou sur les énormes taureaux, avec ou sans selle, course de chariots, de maniabilité… Bref un vrai show à l’américaine. L’Alberta, le Saskatchewan et le Manitoba, sont les provinces des cowboys du Canada, avec de très gros ranchs. C’est aussi la réserve à grain du pays. C’est normal, on arrive dans les vastes plaines.
Sentiment partagé car ça doit être spectaculaire à voir. Mais tous les ans, il y a de très graves accidents. Et cette année encore, nous entendrons à la radio que suite à un accrochage durant une course, ils devront abattre 6 chevaux.
Et je ne parle pas de la foule qui vient assister à ces compétitions.
Nous passons donc notre chemin.
J’avais prévu pour cette journée d’aller jusque Swift Current (Saskatchewan) : 613km. Nous y arrivons en milieu d’après-midi et comme je ne suis pas fatiguée, nous continuons jusque Régina, 240km plus loin.
Régina est en Saskatchewan. J’en avais entendu parler. Pas en bien ! Ville de « red neck », comme un peu partout dans les Grandes Prairies, assez laide et violente. Ce qui ne m’avait pas rassuré à l’époque ! J’ai finalement été agréablement surprise. Nous nous sommes dirigées dans le centre ville pour trouver notre auberge pour la nuit. Le centre-ville n’est pas si laid. L’architecture est différente de BC et de l’Alberta. Belles demeures, maisons victoriennes. Notre auberge est d’ailleurs une de ces maisons.
Les longues lignes droites du Saskatchewan |
Notre auberge de jeunesse à Regina |
Vue sur le Parlement |
Nous faisons une balade le long de la promenade du lac puis nous rentrons.
Le lendemain, après une bonne nuit de sommeil, nous prenons le départ à 8h. Le soleil est déjà là, la journée va encore être chaude !
Au programme : Winnipeg (Manitoba) à 570km.
La Transcanadienne qui traverse en ligne presque droite le Canada est monotone. On ne voit pas grand-chose d’intéressant, hormis quelques puits de pétrole. Ces provinces ont malgré tout des sites d’intérêt à visiter. On voit quelques panneaux sur la route, mais cela nous éloignerait beaucoup de notre route.
En soirée, nous arrivons à Winnipeg. J’avais eu les mêmes échos sur Winnipeg que sur Régina, mais cette fois, ça se vérifiera. Notre auberge est correcte et l’aubergiste très gentille. C’est encore dans une vieille demeure, dans un quartier résidentiel, proche du centre-ville. Mais pour rejoindre le centre-ville à pied, par une des artères principales, nous nous sentons un peu seules et mal à l’aise. La rue n’est pas très passante, les quelques personnes dehors ne semblent pas très « catholiques », les magasins ne semblent pas très accueillants. On presse le pas jusqu'à ce que nous arrivions à un carrefour et là, ça change. Nous sommes devant le Parlement de Winnipeg.
Parlement de Winnipeg |
The Fork |
restaurant sur le pont |
Sur l’esplanade en face, sous une tente se tient une messe. Les chants gospels rythment notre marche pendant quelques minutes. Nous poursuivons et descendons la route jusqu’au point touristique de la ville : The Forks (la fourche). C’est au confluent de deux rivières. C’est aussi un parc aménagé agréable.
Nous traversons le pont pour voir les vestiges de la cathédrale Saint Boniface. Puis, il est l’heure de repartir à l’auberge. Nous empruntons un autre chemin, légèrement mieux qu’à l’aller. Winnipeg n’est définitivement pas en endroit où j’aimerais passer mes vacances. De plus, fini la politesse. En BC, dès qu’un piéton attend au passage clouté, les voitures s’arrêtent. Pas ici. C’est un avant goût de Toronto !
Lundi 9 juillet, cette fois nous arrivons dans notre province de destination : l’Ontario. A la différence de l’Alberta, du Sakatchewan et du Manitoba, qui se traversent en une journée, il nous faudra 3 jours pour traverser l’Ontario et arriver à Toronto.
Donc destination du jour : Thunder Bay, sur les bords du Lac Supérieur (700km).
Passée la frontière de l’Ontario, le paysage change radicalement. Finies les lignes droites et bonjour les virages et les milliers de lacs. C’est moins monotone !
Le long de la route, on commence à voir des vendeurs de bleuets. Pas les fleurs ! Les bleuets, c’est ce que nous appelons les myrtilles ! Les canadiens en raffolent, surtout les sauvages, elles sont délicieuses.
Nous arrivons dans l’après-midi à Thunder Bay. Grosse déception pour moi. Je m’attendais à une jolie petite ville touristique sur les bords du lac. C’est plutôt une ville industrielle, avec son port et ses gros tankers !
Le lac est néanmoins beau et surtout immense. On a l’impression d’être à la mer !
C’est parce qu’il faut contourner le lac Supérieur qu’il faut tant de temps pour rejoindre Toronto.
Lac Supérieur |
Avant dernier jour, nous avons un ciel gris, cela fait du bien, il fait un peu moins chaud. Nous aurons un peu de pluie dans la journée. Pluie qui se fait cruellement attendre dans le sud du pays. Nous faisons le tour du lac supérieur et nous arrivons de l’autre côté, en face de Thunder Bay ! Petit pause sur une colline pour avoir un aperçu de la taille de ce lac.
En se rapprochant de Sault Ste Marie, où nous passerons la nuit, nous longeons de jolies plages de sables. Ca serait si agréable de piquer une tête pour se rafraîchir !
Sault Ste Marie est cette fois une ville touristique avec son casino, à la frontière avec les Etats Unis. En fait la ville est coupée en deux : une partie canadienne, une partie américaine.
En chemin, depuis notre départ de Canmore, nous avons changé d’heure à 2 reprises. Nous avons eu deux journées plus courtes d’une heure. Du coup le décalage horaire avec la France de 9h avec Vancouver et 8h pour les Rocheuses, n'est plus que de 6h en Ontario et Québec.
Le lendemain, nous reprenons la route pour notre destination finale. Il est temps pour moi, car la fatigue se fait durement ressentir. Le stress augmente également plus on se rapproche de Toronto. Comparé au reste du Canada, le réseau routier dans le sud de l’Ontario et du Québec est très dense.
Vers 15h, nous apercevons au loin la plus grosse ville du Canada : Toronto. Et le trafic s’intensifie de plus en plus, la voie unique se transforme en 4 voire 6 voies ! Puis ce sont les bouchons. Nous prenons une sortie, mais ce n’est pas la bonne. Compliqué de comprendre les panneaux parfois ! Nous voilà dans la banlieue, essayant de trouver notre chemin, sans avoir une carte potable de Toronto. On arrivera finalement après une heure à tourner dans les rues à notre auberge qui se situe dans le centre ville. La voiture à Toronto, c’est un cauchemar et c’est cher ! Par chance, il y a un petit parking en face de l’auberge.
Heureuse d’être arrivée à destination !
Nous nous quitterons là avec Patrizia. Elle rejoindra dans la soirée la gare des bus pour partir pour Ottawa.
Cela marque la fin de ma traversée du pays et aussi de mon périple dans l’Ouest canadien.