Un mois près de Sherbrook

Ca y est, je viens d’achever le dernier road trip de mon séjour au Canada. Je suis contente d’être arrivée à ma nouvelle ferme. C’est toujours assez excitant de rencontrer ses nouveaux hôtes. Il y a chaque fois une part de surprise.
Spécialement pour ce wwoof, Chuck, mon futur hôte, n’est pas du genre bavard. Tellement peu bavard que j’ai renvoyé un email une dizaine de jours avant pour être bien sûr qu’il m’attendait.
Cette fois, c'est une ferme un peu différente, ce sont des horticulteurs : les serres Neville.
Mes hôtes sont Cathy et Chuck Neville. Je serai accueillie par Chuck, Cathy étant partie dans sa famille à Percé – île de Bonaventure. Quelle coïncidence, j’en reviens !
La ferme (les serres) se trouve à Cookshire-Eaton (10 min) de Sherbrooke, où se trouve leur magasin.
La ferme, c’est 5 grandes serres, 2 jardins potagers pour leur consommation personnelle, des poulets pour la viande, quelques poules pour les œufs et une trentaine de truites dans un petit étang, le tout sur 70ha environ.
 

Et bien sûr, quand on est chez des horticulteurs, il y a un joli aménagement paysager devant la maison : arbustes, fleurs… C’est un endroit plutôt agréable, à la fin d’une route.
Je me rends compte en écrivant mon récit, que je n’ai aucune photo des serres et du jardin ! Plus ça vient moins je prends de photo. Désolé !
 
Je n’ai malheureusement pas choisi la meilleure période pour venir, c’est la fin de la saison. Les serres sont quasiment vides !
Mon travail durant ce mois d’août, c’est « poubellage » (je ne sais pas si ce terme est français, mais en tout cas c’est québécois !), désherbage, récolte (haricots, courgettes, brocolis, aubergines…) nourrir les truites (mon passe-temps favori), mise en bouteille de vin maison…
«  Le poubellage », c’est mettre au compost des plantes invendues ou invendables et recycler les pots.
 
Chuck fait son propre vin blanc et rouge, pas mauvais du tout! C’est beaucoup moins cher que le vin du commerce. Le minimum pour une bouteille de vin ici, c’est 9$. J’ai donc mis en bouteille une douzaine de litre de vin blanc et la même chose pour le rouge. Du coup, tous les jours nous dinions avec un verre de vin ! Pas pire, comme on dit ici.
Il y a aussi les truites. Tous les jours, il faut les nourrir. Ce sont de vrais piranhas. Chuck les a achetées il y a 2 ans et les élèvent 2 ans. Elles vont être pêchées fin septembre. Dommage, je ne serai plus là !
C’est amusant de les nourrir, dès que les granulés touchent l’eau, elles arrivent à toute vitesse à la surface, sautent, double voire triple salto ou boucle piquée !  Non, je plaisante, mais c’est marrant à voir. Sauf que je me suis fait bouffer par les moustiques.
De manière générale, les moustiques, mouches noires ou autres insectes piquants, sont la plaie du Canada à partir du printemps. Comment font ces larves, œufs… pour survivre à -40°C l’hiver ??
 
J’ai eu l’occasion d’aller plusieurs fois à North Hatley avec Cathy. Pour tourisme et pour travailler. North Hatley, c’est LE village touristique du coin, avec son lac immense (lac Massawippi) et ses belles demeures. Riche village où beaucoup de maisons sont la propriété de riches américains. C’est le cas de la propriété où nous sommes allées entretenir les parterres de fleurs : désherbage, plantation, ajout de bonne terre…
 

 
Cathy et Chuck m’ont invité au Piccalilli, restau belge à North Hatley. Nous avons bien sûr mangé des moules. Ca faisait longtemps pour moi !
Ils ont aussi essayé de m’amener aux Etats Unis ! Ah oui, j’ai oublié de préciser que Chuck est américain, il vient de New York. Cathy vient de la Gaspésie, mais est anglophone (bilingue, en fait). A leur maison, c’est un mélange d’anglais et de québécois ! Chose marrante, quand Chuck parle français, il a un accent québécois, pas américain !
Je referme la parenthèse.
Donc, ils voulaient m’emmener voir « Bread and Puppets » dans le Vermont aux Etats-Unis. C’est un spectacle de marionnettes qui traitent de sujets politiques en lien avec l’actualité. Le problème c’est que c’est aux Etats-Unis ! Il faut passer la frontière… Et ça n’est jamais facile avec les américains.
Pour eux, c’est facile, pas besoin de descendre de voiture. En ce qui me concerne, c’est un peu différent. Je dois me faire enregistrer à l’intérieur, dans le bureau. Nous nous garons donc, je descends de voiture, mais on ne me laisse pas rentrer, on me prie « gentiment » de retourner en voiture, on m’appellera ! Oui, mais quand ? A l’intérieur, il y avait une famille qui voulait traverser à pied la frontière. Je ne sais pas quel était le problème, mais ça a duré plus d’une heure. Nous étions déjà partis un peu en retard, nous avons donc raté le spectacle de marionnettes !
A mon tour de passer. Ca a pris 10 minutes, le temps de répondre à quelques questions, prendre mes empreintes et me donner mon laisser-passer !!
Les douaniers sont aussi aimables que des portes de prison. Welcome to the USA !!
C’est la différence entre USA et Canada: en repassant la frontière en sens inverse, le douanier canadien est souriant, te souhaite un bon voyage !
 
Bref, nous avons passé la frontière, Cathy et Chuck me font la visite touristique du Vermont ! Paysage vallonné, lacs… et des drapeaux américains partout.

Seymour Lake

L'essence est beaucoup moins chère au pays de l'oncle Sam. Et les homards aussi… Du coup, nous avons mangé du homard pour dîner. Pas pire !  
Un couple de wwoofeurs est venu passer une semaine aux serres : Louise (anglaise) et Wade (canadien). Ils vivent six mois de l’année en Thaïlande où ils sont moniteurs de plongée sous marine.
Nous sommes allés nous balader ensemble près de Coaticook, au Mont Pinacle. Rando facile qui mène au sommet de ce mont, lieu de prédilection des grimpeurs. C’est en effet une paroi abrupte qui se jette en contre bas dans le lac Lyster.
Elle nous offre un très beau panorama.
 
Nous sommes ensuite allés nous baigner dans le lac pour nous rafraîchir.

Vue sur le Lac Lyster du Mont Pinacle

Louise et Wade

Le temps passe et il est plus que l’heure de penser au retour. Mon billet d’avion est réservé : Départ de Montréal le mercredi 26 septembre à 23h. Arrivée jeudi 27 sept vers midi à Roissy Charles de Gaulle (6h45 de vol).  
Au moment où j’écris, je suis à Montréal et je prends l’avion dans 5 jours !